Ils sont nombreux les « experts » et journalistes économiques à nous commenter régulièrement l’économie de marché qui sauve et guéri absolument tous les maux de notre société.
Mondialisation et globalisation sont devenues les deux mamelles auxquelles la planète entière devra s’abreuver. Lorsqu’on a l’outrecuidance d’émettre une objection sur les effets pervers de la mondialisation mal ou pas contrôlée, la réponse fuse : « Les pouvoirs publics des nations doivent jouer leur rôle d’amortisseur »
Cette belle théorie de l’économie de marché trouve toutefois de temps en temps ses limites. Une de ces limites se nomme : Economie et droits de l’homme.
Le magazine TERRA ECONOMICA dans son hors série été 2006 aborde clairement des sujets qui semblent concerner de plus en plus de consommateurs et de citoyens.
Extraits
« La sécurité collective est indissociable de la sécurité individuelle et dépend pour beaucoup du respect des droits de l’homme. Non seulement les droits civils, mais aussi les droits économiques et sociaux : le droit à des conditions de vie décentes, à la santé, à l’instruction ». C’était en 1998. De passage en France, le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan célébrait le cinquantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Les mots de Kofi Annan rappellent qu’il n’est pas de développement durable sans développement équilibré. »
Etre citoyen du monde n’exclut pas de se renseigner sur la façon dont les biens ou services sont produitsDirection la Birmanie, pays d’Asie verrouillé par une junte militaire depuis 1962 et refuge des dernières forêts primaires de la planète. Depuis la fin des années 1990, l’exportation de meubles en teck vers la France et les Pays-Bas notamment, a explosé. Selon l’ONG Les amis de la Terre, « cette course à l’exportation dans des conditions sociales catastrophiques est en passe de détruire les forêts primaires ».Quand la planète le veut, elle a le pouvoir de défendre les droits humains.
Si les délocalisations sont un fait acquis et considérées par la très grande majorité des économistes comme un bienfait pour les consommateurs des pays riches, celles-ci nous sont en général présentées comme un apport économique au pays bénéficiaire. Or, a y regarder de plus près, on peut constater régulièrement que la production y est faite dans des conditions sociales et humaines bien en dessous des normes internationales.
« 115 syndicalistes assassinés, plus de 1 600 victimes d’agressions violentes et 9 000 autres arrêtés. 10 000 salariés licenciés en raison de leur activités syndicales : c’est le bilan du rapport annuel des violations des droits syndicaux, publié début juin par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). « Une majorité de pays dans le monde, 137 sur les 190 répertoriés, font la chasse au syndicalisme »Et là le masque tombe. Où sont-ils les arguments plaidant pour une redistribution des revenus mondiaux de la production ? Où est l’élévation du niveau de vie des travailleurs de ces pays ?
René DUMONT disait
« qu’après leurs matières premières c’était leur climat qu’on allait voler au tiers monde »"L’image est impressionnante : l’équivalent de la population de la France et de l’Allemagne jetée sur les routes, contrainte à quitter son lieu de vie. Selon plusieurs études relayées par les Nations unies, le changement climatique pourrait pousser 150 millions de personnes à fuir leur territoire, notamment sur les côtes, avant 2050. 20 millions de personnes se trouveraient déjà dans cette situation, 50 millions avant 2010..."Est-il du seul ressort des états de financer des solutions alternatives pour éviter ce désastre ?Les situations décrites plaident pour une VRAIE participation financière des industriels qui par leurs activités contribuent à la dégradation de la planète et des équilibres humains.
Une taxe « TOBIN » ne suffirait pas à régler le problème. Les entreprises ne peuvent plus s’exclure de la responsabilité commune qui façonnera le monde de demain. L’immigration, les guerres, les violences faites aux populations concernent la finance mondiale et ses actionnaires au même titre que les chefs d’état.
Je laisserai la parole de la fin à "Sœur Cécile Renouard" (enseignante, docteur en philosophie politique)
« Dans les entreprises, comme dans tout groupe humain, on trouve toutes les catégories. Les cyniques disent : « le développement durable est une mode, allons-y ». Ils réagissent en fonction de l’image de l’entreprise. À l’autre extrémité, on trouve des gens sincères, mais pour qui le développement durable remet en cause 20 ou 30 ans de pratiques professionnelles. Ceux-là sont prêts à avancer. Ils pensent que l’entreprise doit agir mais que ce n’est pas à elle de fixer le cadre politique de cette action »Source et bibliographie
Terra Economica